• Pourquoi consultent les adultes ?


     ♦ Pourquoi consulter? (adultes)Qu'est ce qui motive une demande de psychothérapie analytique ou de psychanalyse?

    On consulte lorsque l'on ne parvient pas à apaiser seul, ni avec le soutien de son entourage, une souffrance d'origine psychique et que l'on accepte de demander l'aide d'un professionnel.

     

    Toute souffrance ne nécessite pas de s'engager dans un travail psycho-thérapeutique. Certaines souffrances ne sont pas, en tant que telles, pathologiques; elles font partie de la vie. Par exemple: Un deuil, une séparation, la perte d'un emploi .... causent une douleur inévitable mais ne nécessitent pas, a priori, de psychothérapie, si la personne parvient, après un certain temps, à retrouver le cours de son existence.

     

    Mais lorsqu'une souffrance dure trop longtemps et entrave les possibilités de s'épanouir ou de réaliser ses projets et désirs, malgré les tentatives de s'en sortir, d'aborder sa vie ou une situation différemment, il peut s'avérer opportun de consulter.

     

    Les symptômes* d'origine psychique revêtent des formes multiples. Il n'est pas possible d'en établir une liste exhaustive, d'autant qu'au-delà des grandes nosographies (classifications) psychiatriques ou psychanalytiques, chaque symptôme se déploie toujours de manière singulière à chacun.

    Les symptômes psychiques peuvent se manifester dans le champ de la pensée (obsessions, phobies ....), dans les comportements (inhibitions, échecs répétitifs, boulimie ...), dans les relations (difficultés sociales, amoureuses, familiales, professionnelles, conflits répétitifs ...), dans les affects (dépressions, colères, angoisses ...), dans le rapport à soi-même et à son image (manque de confiance en soi, dévalorisation, honte ...), dans le corps (somatisations, difficultés sexuelles...) etc ...

     

    Toutefois, ce qui amène à consulter n'est pas nécessairement un symptôme précis et repérable. D'ailleurs, qu'une personne présente un symptôme ne signifie pas forcément qu'elle en souffre, ni qu'elle souhaite s'en débarrasser.

    Ce qui amène à consulter peut être un mal-être diffus, le sentiment de passer à côté de sa vie, d'avoir « tout pour être heureux » et cependant de ne pas réussir à l'être. Il arrive aussi qu'un évènement douloureux ou traumatique (deuil, accident, séparation...), même s'il est affronté favorablement, conduise à s'interroger sur le sens de sa vie et sur ses choix, passés et à venir.

     

    Ce qui motive une demande de psychothérapie ou de psychanalyse est une souffrance psychique, qui résiste à la volonté et aux divers efforts pour s'en séparer, une souffrance qui se répète ou qui ne passe pas avec le temps.

    On entend souvent : « c'est plus fort que moi... » ou « malgré tous mes efforts, je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à... / ne peux pas m'empêcher de ....» ou encore « je sais bien que ..... et pourtant, malgré moi, je me retrouve toujours dans les mêmes situations douloureuses »... 

    Ces propos laissent entendre que quelque chose s'impose à la personne, au-delà de sa volonté, quelque chose se répète à son insu, malgré ses efforts.

     

    C'est ce « quelque chose » d'énigmatique et de « plus fort que soi » qui détermine, au-delà de la volonté, certains actes, affects ou pensées, qu'une psychothérapie analytique (*) ou une psychanalyse (*) permet de travailler afin d'en apaiser les effets pathologiques. 

     

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    Nathalie SCHAEFFER, psychologue clinicienne, psychanalyste, Issy-les-Moulineaux

     



  • Pourquoi consultent les enfants et les adolescents?


     

    ♦ Pourquoi consulter? (end ado)La décision de consulter pour un enfant ou pour un adolescent passe par un cheminement complexe, car elle met en jeu l'enfant ou l'adolescent, ses parents, ainsi que, parfois, un certain nombre de professionnels ou d'institutions (école, médecins, rééducateurs, MDPH* ...).

     

    L'enfant ou l'adolescent, s'il alerte avec ses symptômes, est rarement à l'initiative de la demande. C'est aux parents que revient la décision de consulter et cette décision n'est généralement pas facile à prendre. Les parents sont souvent désemparés face aux difficultés et à la souffrance de leur enfant. Il arrive qu'ils se sentent dépassés, parfois excédés, lorsqu'ils ne parviennent pas à le comprendre ou ne savent comment l'aider.

     

    Même s'ils bénéficient des conseils de leur médecin, d'un psychologue scolaire, d'un enseignant, ou d'autres personnes de leur entourage, il est très important que les parents puissent se faire leur propre idée sur la nature et l'ampleur des difficultés de leur enfant, sur l'opportunité de demander l'aide d'un professionnel, ainsi que sur le type de thérapeutique qu'ils souhaitent pour leur enfant (1).

    Or, il est souvent très compliqué pour les parents de se repérer parmi les différentes prises en charge proposées à leur enfant (tests, bilans, rééducations, psychothérapies, médicaments ...), les diagnostics et termes techniques ( les « dys... »*, TED*, TDAH* .....). Ils ne disposent pas toujours des informations nécessaires pour se positionner parmi la diversité des orientations cliniques et théoriques (comportementale, neurologique, psychanalytique ...) des différents professionnels (1), sans compter la multitude des documents et témoignages, parfois contradictoires et pas toujours fiables, disponibles sur internet .

     

    L'enfance et l'adolescence donnent lieu à de nombreux et indispensables remaniements psychiques qui ne sont pas sans produire des moments de déstabilisation, de régression passagère, des petits symptômes qui, le plus souvent, passent tout seul, sans qu'il y ait lieu de s'alarmer, ni de consulter. Il est important de ne pas systématiquement pathologiser les manières singulières, parfois déroutantes ou un peu excessives, auxquelles les enfants et les adolescents peuvent avoir recours temporairement, pour affronter la vie et le fait de grandir.

     

    Néanmoins, si des difficultés s'installent, si elles entravent les possibilités de l'enfant ou de l'adolescent de s'épanouir, de grandir, de s'investir dans ses activités scolaires, si elles compromettent ses relations, sa confiance en lui, en l'autre, son rapport à l'autorité ... et si le soutien de l'entourage ne suffit pas à les apaiser, une aide psychothérapeutique peut s'avérer nécessaire. Il importe, dans ce cas, de ne pas trop attendre. Généralement, avec les enfants et les adolescents, plus le traitement intervient précocement, plus son déroulement sera facilité et sa durée sera courte.

     

    Les symptômes* psychiques chez les enfants et chez les adolescents, peuvent se manifester de multiples manières: dans la pensée ( difficultés scolaires: difficultés à se concentrer, à apprendre, à utiliser ses connaissances, "TDAH"* ... , obsessions, phobies...), dans les comportements (refus de l'autorité, inhibitions, agitation, hyperactivité*, difficulté à grandir, à s'autonomiser, à rester seul ...), dans les relations (au sein de la famille ou à l'école, isolement, conflits ...), dans les affects (tristesse, colères, angoisses ...), dans le rapport à soi-même et à son image (manque de confiance en soi, dévalorisation ...), dans le corps (troubles des fonctions : alimentaires, du sommeil, énurésie* ... , somatisations ...) etc...

    Chez les adolescents, peuvent également se rencontrer des symptômes plus spécifiques liés à la puberté, à l'image de soi, ou des passages à l'acte, des comportements d'errance, des conduites addictives et/ou autodestructrices ...

     

    Le choix de l'accompagnement thérapeutique proposé à l'enfant dépend de la manière dont les parents vont appréhender ses difficultés. Par exemple: l'énurésie, l'agitation excessive, les difficultés scolaires, le refus de l'autorité, la difficulté à se concentrer ..... sont-ils à considérer comme un problème d'origine organique ? Un retard d'apprentissage ? Une défaillance ou une « mauvaise volonté » ? Sont-ils innés, un effet de son « caractère » ? Ou sont-ils le signe d'une souffrance psychique ? Un moyen pour l'enfant d'exprimer, à son insu, un mal-être, une inquiétude, un insupportable, une question intime qu'il ne parvient pas à mettre en mots ?

    Il appartient à chaque parent de se positionner sur ces questions. L'hypothèse retenue déterminera l'option thérapeutique choisie pour l'enfant: médicament, méthode comportementale basée sur la suggestion*, rééducation, soutien psychologique (*), psychothérapie analytique (*)...

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    (1) Pour en savoir plus:  Choisir une thérapeutique 

     

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    Nathalie SCHAEFFER, psychologue clinicienne, psychanalyste, Issy-les-Moulineaux