• ♦ Pourquoi consulter? (enf ado)


    Pourquoi consultent les enfants et les adolescents?


     

    ♦ Pourquoi consulter? (end ado)La décision de consulter pour un enfant ou pour un adolescent passe par un cheminement complexe, car elle met en jeu l'enfant ou l'adolescent, ses parents, ainsi que, parfois, un certain nombre de professionnels ou d'institutions (école, médecins, rééducateurs, MDPH* ...).

     

    L'enfant ou l'adolescent, s'il alerte avec ses symptômes, est rarement à l'initiative de la demande. C'est aux parents que revient la décision de consulter et cette décision n'est généralement pas facile à prendre. Les parents sont souvent désemparés face aux difficultés et à la souffrance de leur enfant. Il arrive qu'ils se sentent dépassés, parfois excédés, lorsqu'ils ne parviennent pas à le comprendre ou ne savent comment l'aider.

     

    Même s'ils bénéficient des conseils de leur médecin, d'un psychologue scolaire, d'un enseignant, ou d'autres personnes de leur entourage, il est très important que les parents puissent se faire leur propre idée sur la nature et l'ampleur des difficultés de leur enfant, sur l'opportunité de demander l'aide d'un professionnel, ainsi que sur le type de thérapeutique qu'ils souhaitent pour leur enfant (1).

    Or, il est souvent très compliqué pour les parents de se repérer parmi les différentes prises en charge proposées à leur enfant (tests, bilans, rééducations, psychothérapies, médicaments ...), les diagnostics et termes techniques ( les « dys... »*, TED*, TDAH* .....). Ils ne disposent pas toujours des informations nécessaires pour se positionner parmi la diversité des orientations cliniques et théoriques (comportementale, neurologique, psychanalytique ...) des différents professionnels (1), sans compter la multitude des documents et témoignages, parfois contradictoires et pas toujours fiables, disponibles sur internet .

     

    L'enfance et l'adolescence donnent lieu à de nombreux et indispensables remaniements psychiques qui ne sont pas sans produire des moments de déstabilisation, de régression passagère, des petits symptômes qui, le plus souvent, passent tout seul, sans qu'il y ait lieu de s'alarmer, ni de consulter. Il est important de ne pas systématiquement pathologiser les manières singulières, parfois déroutantes ou un peu excessives, auxquelles les enfants et les adolescents peuvent avoir recours temporairement, pour affronter la vie et le fait de grandir.

     

    Néanmoins, si des difficultés s'installent, si elles entravent les possibilités de l'enfant ou de l'adolescent de s'épanouir, de grandir, de s'investir dans ses activités scolaires, si elles compromettent ses relations, sa confiance en lui, en l'autre, son rapport à l'autorité ... et si le soutien de l'entourage ne suffit pas à les apaiser, une aide psychothérapeutique peut s'avérer nécessaire. Il importe, dans ce cas, de ne pas trop attendre. Généralement, avec les enfants et les adolescents, plus le traitement intervient précocement, plus son déroulement sera facilité et sa durée sera courte.

     

    Les symptômes* psychiques chez les enfants et chez les adolescents, peuvent se manifester de multiples manières: dans la pensée ( difficultés scolaires: difficultés à se concentrer, à apprendre, à utiliser ses connaissances, "TDAH"* ... , obsessions, phobies...), dans les comportements (refus de l'autorité, inhibitions, agitation, hyperactivité*, difficulté à grandir, à s'autonomiser, à rester seul ...), dans les relations (au sein de la famille ou à l'école, isolement, conflits ...), dans les affects (tristesse, colères, angoisses ...), dans le rapport à soi-même et à son image (manque de confiance en soi, dévalorisation ...), dans le corps (troubles des fonctions : alimentaires, du sommeil, énurésie* ... , somatisations ...) etc...

    Chez les adolescents, peuvent également se rencontrer des symptômes plus spécifiques liés à la puberté, à l'image de soi, ou des passages à l'acte, des comportements d'errance, des conduites addictives et/ou autodestructrices ...

     

    Le choix de l'accompagnement thérapeutique proposé à l'enfant dépend de la manière dont les parents vont appréhender ses difficultés. Par exemple: l'énurésie, l'agitation excessive, les difficultés scolaires, le refus de l'autorité, la difficulté à se concentrer ..... sont-ils à considérer comme un problème d'origine organique ? Un retard d'apprentissage ? Une défaillance ou une « mauvaise volonté » ? Sont-ils innés, un effet de son « caractère » ? Ou sont-ils le signe d'une souffrance psychique ? Un moyen pour l'enfant d'exprimer, à son insu, un mal-être, une inquiétude, un insupportable, une question intime qu'il ne parvient pas à mettre en mots ?

    Il appartient à chaque parent de se positionner sur ces questions. L'hypothèse retenue déterminera l'option thérapeutique choisie pour l'enfant: médicament, méthode comportementale basée sur la suggestion*, rééducation, soutien psychologique (*), psychothérapie analytique (*)...

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    (1) Pour en savoir plus:  Choisir une thérapeutique 

     

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    Nathalie SCHAEFFER, psychologue clinicienne, psychanalyste, Issy-les-Moulineaux


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